« Les normes sont-elles solubles dans les pratiques ? »
Une norme, du latin norma (« équerre, règle ») désigne un état habituellement
répandu ou moyen considéré le plus souvent comme une règle à suivre. Ce
terme générique désigne un ensemble de caractéristiques décrivant un objet, un
être, qui peut être virtuel ou non. Tout ce qui entre dans une norme est
considéré comme « normal », alors que ce qui en sort est « anormal ». Ces
termes peuvent sous-entendre ou non des jugements de valeur.
Source Wikipédia.
Nota : à titre de contribution, cette présentation originale (sans les illustrations qui appartiennent à leur auteur - merci à eux pour l'emprunt en citation) a été conçue par Michel SIDER pour être présentée au cours d’un Séminaire organisé par l’UNCCAS et la FNG, courant Octobre 2011.
Pour le confort de la lecture, il suffit de commencer par les parties en
surbrillance (entre parenthèses) qui servent de liaison entre les textes.
(Il est bon de rappeler que)
Pour améliorer le monde, il faut commencer par améliorer son propre
coeur, et sa tête, et ses mains - puis avancer, progressivement, vers lui.
(Traité du zen . trad. Maurice Pons, André et Sophie Mayoux , p.321,
Seuil/Points P456, 1978) Robert M. Pirsig 1928
(et ne pas oublier que si vous)
Donnez du pouvoir à votre voisin, il en usera pour imposer son
conformisme autour de lui. (Petit traité à l'usage de ceux qui veulent toujours
avoir raison, p.19, José Corti, 1999) Georges Picard 1945
(car il sera tenté d’en arriver à)
…maintenir l'humain à son niveau le plus bas, là où il ne risque pas de faire
des vagues, et pour cela de lui imposer une organisation structurée avec des
niveaux de pouvoir et des pions disciplinés capables de les exercer. (Petit
traité à l'usage de ceux qui veulent toujours avoir raison, p.17, José Corti, 1999)
Georges Picard 1945
(et d’aller à l’extrême :)
« Nouvelle formule de progrès : Marche ou je t'assomme ! ».
(Une course à Chamonix, p.177, Benjamin Duprat, 1838) Michel Pichat 1786-1828
(car, n’oublions pas !)
La circulation des idées cause plus de collisions que d'embouteillages. Une
société peut avoir des normes qui se fondent sur des « valeurs morales »
particulièrement contestables…
(Et de faire en sorte que)
La justice, la raison, la bonne administration du travail demandent que les
intellectuels ne soient ni gouvernants ni gouvernés. (Pensées, p.17,
Gallimard, 1934) Charles Péguy 1873-1914
(car, on le sait,)
« La guerre contre la démagogie est la plus dure de toutes les guerres ».
(Pensées, p.20, Gallimard, 1934) Charles Péguy 1873-1914
(et si nous voulons parler de normes pour la qualité,)
« La Qualité n'est pas un objet. Elle est un événement. [...] C'est
l'événement par lequel le sujet prend conscience de l'objet ». (Traité du zen
et de l'entretien des motocyclettes, trad. Maurice Pons, André et Sophie Mayoux
, p.257, Seuil/Points P456, 1978) Robert M. Pirsig 1928
(parce qu’)
« Un individu en face d’un changement se trouve devant des informations à
assimiler différentes de celles auxquelles il avait accès auparavant. Son
monde change, le forçant à accepter des règles, des normes et des
présupposés différents. Or il est admis en psychologie que la rectification
d’idées acquises est plus pénible que l’apprentissage vierge ».
Anonyme
(Et qu’en conséquence)
« La complexité de l'être humain fait que le concept de normes est, dans son
cas, dépourvu de sens. L'apport de celle ou de celui qui s'éloigne le plus de
la moyenne peut être d'autant plus important. La réussite immédiate est
rarement celle qui fait progresser. Elle n'est même guère conforme aux lois
naturelles, telles du moins que nous commençons à les entrevoir ».
(La nouvelle ignorance et le problème de la culture, p.98, PUF, 2001)Thomas
De Koninck 1934
(Il en résulte que chacun doit comprendre et s’exercer, dans toute tâche, à
obtenir cette sublime récompense):
« Il y a dans le travail bien fait une pure spiritualité ».
(En première conclusion ; la mienne en tous cas…)
À partir du moment où l’individu, dans sa primauté, agit avec amour,
l’efficacité des pratiques résultant de son sentiment bienfaisant compte
davantage que le résultat qui serait obtenu par des normes qui s’imposeraient
« sans partir de la même source ».
(Certes, on pourrait faire la remarque que)
S'agissant de jugements de valeurs d'où découlent des règles et des
préceptes, il y aura toujours lieu d’apprécier, avec la plus grande prudence,
ce que les règles et les préceptes peuvent avoir de relatif dans leur
généralisation et application".
Jean Abbad.
(Ce à quoi j’avancerais,)
« Le plus important est d’ouvrir notre esprit, non de croire, ni d’être
convaincu »
(De même que cette modeste contribution,)
« L’acte philosophique consiste à soumettre nos croyances, ou ce qui nous
paraît juste, à l’épreuve de la contradiction rationnelle pour déconstruire ce
qu’il peut y avoir d’illusion, c’est-à-dire de confusion entre nos jugements de
valeur et le réel ».Lu quelque part !
Car pour ce qui est des raisonnements et des idées « sans un large
consensus », on doit prendre garde à ce qu’ils ne se glissent pas masqués, plus
ou moins sournoisement, en normes.
(et de rappeler,)
« De même que l’on juge l’arbre à ses fruits, la signification des normes et
leur valeur se mesurent aussi à leurs effets pratiques ». Lu quelque part !
Il faudra donc toujours anticiper quand les normes risqueront d’être
instrumentalisées en moyen de domination institutionnelle. Et avant de les
instaurer, de savoir si on pourra les corriger pour que cette domination ne
devienne pas « destructrice de cohésion sociale ».
(Enfin, pour répondre à la question ou problématique de départ,)
Oui, les normes, sont solubles dans les pratiques, dès lors que les conditions
sont bien remplies, « dans un bon environnement physique, mental,
économique et social… »
NB : Quant au soluble dans les pratiques, on pourrait se poser la même
question, et en dire autant, pour les citations philosophiques…
Michel SIDER. Président de l’IDSG
WEBLOG : http://idsg.typepad.com/