À propos de la révision de la loi LEONETTI
Paradoxes et questionnements, et autres aspects sur des extraits
Commentaires en
Paradoxe 1
La mort devenue une sorte de tabou est repoussée et cachée.
Mais quotidiennement montrée dans les actualités, les fictions…qui attirent…
Paradoxe 2
Bien que la majorité des personnes déclarent souhaiter mourir dans leur lit ; chez eux
D’autres préfèrent debout, au soleil.. ; de plus en plus avec une pilule du bonheur…au meilleur endroit…
Paradoxe 3
S’ajoute à ces demandes potentielles des familles, une double pression économique : le “coût de la fin de vie” en institution, avec la demande d’euthanasie parfois formulée par des proches “étranglés” financièrement, et le “coût de la fin de vie” pour la société, alors que ces personnes très vulnérables et qui ne peuvent plus s’exprimer pour se défendre n’ont plus “d’utilité” économique.
Réduire l’homme au niveau de l’économique…Toute dépense est une recette ailleurs…
Paradoxe 4
C’est pourquoi ces populations doivent obligatoirement être exclues de toutes éventualités autorisant peu ou prou l’euthanasie, afin d’éviter une dérive euthanasique qui ne saurait se dire, mais qui serait implicitement mise en acte, comme une sorte “d’eugénisme de fin de vie”.
Paradoxe…de l’utilité économique
Paradoxe 5
“La mort requiert autant d’attention que la maladie : la présence et les soins pour le confort physique et moral des patients en fin de vie sont essentiels et leur utilité est plus grande encore qu’auprès des malades curables” (C.Fève, in Soin et subjectivité, PUF, 2011). Rien de plus humain qu’une telle présence dans cette période du plus grand dénuement, où les gestes et les sourires témoignent qu’on n’est pas abandonné. Dans le soin, c’est le soignant qui valide au patient sa dignité, en lui montrant qu’il le reconnaît en tant qu’Homme.
Et le mourant et ses proches qui valident si le soignant s’est comporté en Homme…
Paradoxe 6
Comment faire pour que les institutions deviennent d'authentiques lieux de vie parce que l'on peut y mourir aussi ?
C’est très facile !...pourtant…Tout point de désordre dans les activités humaines est dû à un manque d'amour.
Paradoxe 7
En EHPAD, les équipes sont centrées sur la vie des résidents.
Qui intègrent la fin de vie, la meilleure possible…Quand les personnels sont en nombre suffisant
Paradoxe 8
Nous avons tous la crainte que le coût engendré par la dépendance de ces personnes âgées influence l’opinion publique et les responsables politiques, en ces temps de crise économique (crise des comptes publics, nécessité d'un transfert des moyens des générations les plus âgées vers les plus jeunes [Cf. les travaux de JH Lorenzi et les hypothèses de croissance en fonction des transferts inter générationnels]).
Sur un consensus frauduleux…de la gestion des affaires publiques.
Questionnement 1
Arriver mourant dans un service d’urgence est une situation désastreuse !
Qui fait arriver le mourant ?...
Questionnement 2
Mais nous avons changé de paradigme. Ce système ne fonctionne plus pour les maladies chroniques devenues majoritaires.
Elles peuvent être contrôlées, mais non guéries. Pour le moment…
Questionnement 3
C’est la précieuse distinction entre le “faire mourir” et le “laisser mourir”,
c’est-à-dire non pas abandonner le sujet, mais lui restituer sa propre mort.
Qui y tient vraiment ?...sans son consentement…
Questionnement 4
Nul ne connaît ce qui se passe dans l’indicible de ce cheminement intérieur ; le mourir est une expérience unique et solitaire ;
Qui peut arriver à chaque événement grave et très inquiétant…dont on peut se sortir et raconter.
Questionnement 5
Soutenir les associations de bénévoles qui oeuvrent dans ce champ et formaliser leur intervention dans le projet d’établissement ou les activités des réseaux.
Sous d’extrêmes réserves…
Questionnement 6
Le soutien psychologique et l’accompagnement des équipes doivent être systématiquement mis en place dans des lieux et des “espace-temps” dédiés, avec l’aide de professionnels spécifiquement formés à cet accompagnement, si possible extérieurs au fonctionnement de l’équipe.
Spécifiquement volontaires, motivés , sélectionnés, éprouvés, reconnus…dignes de cet accompagnement.
Michel SIDER
17 Mars 2013
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