Pourquoi s’en préoccuper pour les personnes âgées ?
- Le problème de fond, c’est celui de l’identité dans le présent et le futur « pour des siècles et des siècles… »
o L’identité (et là il ne s’agit pas d’identité numérique) n’est pas une donnée fixe, donnée une fois pour toute, qu’il s’agirait simplement de garantir et protéger. C’est une construction permanente, multiforme, qui marie des éléments extérieurs et intérieurs à l’individu, objectifs et subjectifs, pérennes et éphémères. C’est surtout une construction sociale : l’identité se définit dans la relation aux autres (que ce soit par le biais numérique ou le contact direct avec autrui),
Une avancée : une charte officielle sur le sujet
- La nécessité de promouvoir l’oubli numérique est aujourd’hui reconnu ; une charte, qui n’est pas un droit, a été élaborée officiellement mais tous les acteurs concernés ne l’ont pas approuvée ou signée.
o Exemple la position de Google : "La protection des données personnelles est un droit fondamental qui doit être défendu, mais il est important pour nous de le faire en respectant d'autres droits fondamentaux tels que la liberté d'expression.
Commentaire (en humour) sur cette position : « Après un décès de l’internaute, et cela va de soi, comment peut-il contester ou corriger personnellement ses données personnelles, de l’image à l’écrit lorsque son « e-réputation », sa vie privée est en cause ?... ».
Le contexte de la protection des données (un pot de fer contre pot de terre …)
o Les capacités de surveillance et de traçage des individus, par les autorités comme par les entreprises, n’ont jamais été aussi développées, omniprésentes, puissantes et discrètes. Les individus n’ont pas plus de contrôle sur ce que les organisations savent d’elles qu’hier, et même probablement moins. À tout le moins, le déséquilibre des connaissances, et donc du pouvoir, entre les individus et les organisations, tend plutôt à s’élargir.
o Il s’agit là de se pencher sur le pouvoir de nuisance potentiel de ces mêmes organisations, après disparition des individus.
La finalité de l’oubli numérique pour une personne âgée
- Se protéger, en protégeant ses données personnelles (pour le présent et l’avenir) est raisonnable, triste et ennuyeux, si cela ne sert aucun autre but. En revanche, si nous avons quelque chose vers quoi nous projeter, la protection vient par surcroît, comme une condition nécessaire.
o Se projeter vers un oubli de ses erreurs ou fautes arrivées dans un contexte politique, culturel et moral, n’est-ce pas, dans le présent, le moyen de vivre plus sereinement dans son identité toujours en mouvement ?
De la nécessité de participer,
- Associer protection et projection de soi, dans les pratiques, la technique, la législation, l’éducation : c’est la piste (féconde, du moins on peut l’espérer) qu’il est souhaitable d’explorer. Elle ne va évidemment pas de soi. Les changements auxquels elle invite présentent à leur tour des risques. Elle n’émergera pas sans une mobilisation conjointe des citoyens (parce qu’il y a des droits à revendiquer), des chercheurs (parce qu’il reste beaucoup de questions ouvertes), des innovateurs (parce qu’il y a des outils à inventer) ; et, ce qui ne sera pas forcément le plus facile, des experts de la protection des données personnelles, lesquels, après avoir fait preuve d’une exceptionnelle prescience il y a 30 ans, semblent trop souvent enfermés dans le cadre qu’ils se sont alors fixé.
Michel SIDER
NB / Texte assemblé pour résumer brièvement la problématique ;
Les écrits en italique sont tirés d’autres articles et auteurs sur le sujet.
Les commentaires récents